Scopri, impara e cresci

Leçon 128

C’est du chantage…

C’est du chantage…

Andiamo ad ascoltare l’audio ouverture

{mp3}lezioni_francese/terza_media/lecon_128/128_01_ouverture{/mp3}

Telles sont leur conditions. (Queste sono le loro condizioni)
Rares sont ceux qui les accepteraient. (Pochi le accetterebbero)
Comme dirait mon frère: c’est le danger que nous font courir les monopoles. (Come direbbe mio fratello: è il tipo di pericolo che nasce dai monopoli)

 

Notes

Secondo la regola generale, il soggetto si mette prima del verbo. Ma l’inversione:

– è obbligatoria in una proposizione incisiva:

La municipalité, dit-on, s’interesse beaucoup à ce projet. (Si dice che la municipalità si interessa molto a questo progetto.)

– si incontra nelle forme esclamative, come:

Quelle n’a pas été ma surprise! (Quale non è stata la mia sorpresa!)

– si usa obbligatoriamente dopo certi avverbi come aussi (quindi, perciò), à peine (appena), du moins (almeno), encore (ancora), peut-être (forse), toujours est-il (fatto sta che):

Peut-être en avez-vous entendu parler. (Ne ha forse sentito parlare)

C’est très cher, aussi vais-je demander un crédit. (È molto caro, quindi chiederò un prestito)

– è possibile dopo certi complementi di luogo o di tempo:

Alors nous est arrivée la nouvelle que l’immeuble allait être démoli. (Allora abbiamo saputo che il palazzo stava per essere demolito)

Au fond de la cour s’ouvrait un étroit passage obscur et malodorant. (In fondo al cortile si apriva uno stretto passaggio oscuro e maleodorante)

– si usa quando l’attributo viene usato all’inizio della frase:

Rares étaient les gens qui alors souhaitaient qu’on restaure le quartier. (Poche erano le persone che all’epoca speravano che si restaurasse il quartiere)

Telles sont mes conditions. (Queste sono le mie condizioni)

– è facoltativo dopo il relativo que o dopo , quand, comme ecc.:

L’endroit où sont nés mes parents. (Il posto dove sono nati i miei genitori)

Comme disait Monsieur de la Palice. (Come diceva il Signor de la Palice)

– si trova anche con certi verbi che reggono l’infinito:

Nous entendons chanter les oiseaux = les oiseaux chanter. (Sentiamo gli uccelli che cantano)

Laissez faire le temps. (Lasciate fare al tempo)

– c’è anche un certo numero di espressioni oramai stereotipate nelle quali si fa l’inversione:

Vive le Président! (Viva il Presidente!)

Puissent-ils trouver une solution! (Possano trovare una soluzione!)

Soit un triangle isocèle ABC… (Prendete un triangolo isoscele ABC…)

Vediamo in dettaglio alcuni usi di sur (sopra) e di sous (sotto). Iniziamo con sur:

Le portefeuille est sur la table. (Il portafoglio è sul tavolo.)

Il a fait sottise sur sottise. (Ha fatto una stupidaggine dopo l’altra)

Elle a eu 16 sur 20 en dissertation. (Ha avuto un voto di 16/20 in dissertazioni)

Ne lui mettez pas tout sur le dos. (Non gli addossate tutte le responsabilità)

C’est un peu plus loin, sur votre gauche. (È un po’ più lontano, alla vostra sinistra)

Adesso passiamo ad esempi con sous:

Le chat s’est réfugié sous le canapé. (Il gatto si è rifugiato sotto il divano)

Sous Louis XIV, cela aurait été puni de mort. (Sotto Luigi XIV questo sarebbe stato punito con la pena di morte)

L’assassin est sous les verrous. (L’assassino è in prigione)

 

Andiamo ad ascoltare l’audio dialogue

{mp3}lezioni_francese/terza_media/lecon_128/128_02_dialogue{/mp3}

Dialogue

C’est du chantage…

Pour plaisanter Donald dit à Annie qu’il ne lui parlera de la restauration de sa rue que si elle renonce à se faire une frange

(Per scherzare, Donald dice ad Annie che le parlerà del restauro della sua strada soltanto se rinuncia a portare la frangetta)

Annie: Au fond, vous me faites un odieux chantage!…
Donald: Troc pour troc! Vous me laissez vous faire une mèche sur le front, et je vous parle du sauvetage de notre rue. Ou alors, vous insistez pour avoir une frange, et le serai muet comme une carpe. Telles sont mes conditions.
Annie: Qu’est-ce que je ne ferais pas pour avoir un sujet d’article!
Donald: Ah, on est tous comme cela, dans le Nord, l’air bête et la vue basse, hein, mais durs en affaires… Enfin, avouez qu’une frange aurait été la pire des erreurs!
Annie: J’avoue. Peut-être allez-vous maintenant me parler de votre rue? J’ai tout de même peine à croire que cet unique ensemble architectural aurait pu être sacrifié, condamné par toute une population!
Donald: Ah! Comme disait le philosophe «C’est pourtant la vérité vraie». C’est en 1963 qu’elle aurait dû être rasée… C’était prévu dans un vaste projet d’urbanisme.
Annie: Un patrimoine architectural de cette valeur! C’est impensable…
Donald: Rares étaient ceux qui auraient appelé cela leur patrimoine architectural. Il a fallu quelques pionniers un peu fous pour le leur révéler. Ah! C’était la belle et grande époque de l’isorel, de l’aggloméré, du plastique, de l’inox et du formica. La majorité des gens passaient à côté de ces richesses sans les remarquer, ils acceptaient dans l’indifférence que tout soit rasé, pire, ils souhaitaient dans la joie que tout soit remplacé par des cabanes à lapins.
Annie: Mais alors vous, vous aviez fait des études d’architecture… Ah, non, je suis sotte, vous ne seriez pas coiffeur…
Donald: Des études d’architecture! Non, j’étais simplement un enfant du quartier, qu’avait grandi là, sur les pavés inégaux. Un quartier pas joli à voir, avec ses murs lépreux, ses caniveaux dégoûtants, ses couloirs sombres et ses escaliers branlants… Mon université, vous savez, cela a été le ruisseau. Je peux dire que j’ai bouffé de la vache enragée. J’ai fait tous les métiers. Coureur cycliste à moitié amateur, boxeur à moitié professionnel, camelot, démarcheur, garçon de café, j’ai tout fait, sauf d’aller à l’école tous les jours pour y apprendre à lire et à écrire… Mais il y avait une chose qui comptait pour moi, c’est ma rue, mon quartier, mon village… Et je n’avais qu’une idée en tête: sauver mon village. J’ai, entre autres, appris la coiffure, et quand j’ai ouvert mon petit salon à deux pas de l’endroit où étaient nés mes parents avant moi, j’ai découvert que mon idée fixe était partagée en fait par bon nombre de commerçants… On a créé ce comité de quartier… Vous voyez, je vous ai laissé l’oreille à moitié dégagée… Et la mèche va tomber comme ça, en faisant une jolie ligne souple sur le front… Vous ne vous trouvez pas jolie comme ça?
Annie: Ce n’est pas à moi de le dire. Mais vous avez raison, je préfère cela à la frange. Alors, ce comité de quartier?
Donald: Eh bien, le problème, c’était d’amener les pouvoirs publics a renoncer à leur projet. Vous savez, hein, dans ce genre de situation, il n’y a pas de secret… Il faut instaurer un rapport de forces… Faire comprendre que vous représentez quelque chose de puissant. D’où l’idée d’une foire à la brocante dans le quartier.
Annie: C’est incroyable, dans votre pays. On croirait que vous passez votre temps à vendre des trucs dans les rues…
Donald: C’est un peu vrai! On accroche des centaines de drapeaux aux réverbères, il faut de la couleur quand le ciel est un peu gris, et on s’installe sur le trottoir, on brade…
Annie: En mangeant des moules avec des frites…
Donald: Et en buvant de la bière. En attendant, quand a eu lieu la première braderie, nous avons eu 60.000 visiteurs. Et 100.000 l’année suivante. C’est tout. La bataille était gagnée. Nous avions fait la preuve que le secteur était digne d’intérêt, que des dizaines de milliers de gens lui étaient attachés, voulaient qu’il soit préservé, donc rénové. Et quand on met 100.000 personnes dans la rue, la presse et la télé se découvrent tout d’un coup une envie terrible de parler de vous. Remarquez, la municipalité a vite compris que notre combat allait dans le sens de ses intérêts. Désormais, elle est aussi attachée que nous à son patrimoine culturel.
Annie: Mais vous parlez de quartier insalubre. Mais moi, je ne vois qu’un quartier chic qui est à Lille ce que le Marais est à Paris.
Donald: Eh oui! C’est le danger que nous fait courir cette restauration. Et c’est toujours une menace, constante! Les spéculateurs sont accourus. Heureusement, nous avons tenu bon, avec l’appui de la Mairie. Nous refusons les expropriations des vieux habitants, nous écartons toute spéculation. Les vieux habitants du quartier doivent rester. Mais en même temps, petit a petit, nous avons favorisé l’implantation de petits commerces genre librairie, magasin de musique – le Conservatoire n’est pas loin –, et surtout de petits artisanats, vanniers, tisserands, potiers, décorateurs… Si vous avez encore cinq minutes tout à l’heure je vous présenterai à mon copain Claude Vallois qui fait de la décoration de vieux meubles, quel artiste! Mais voyez vous, ce qui compte, pour nous, c’est la vie de village, comme autrefois. Mais au lieu que ce soit dans un îlot insalubre comme il y a vingt ans, c’est dans le quartier le plus chic de la ville. La nouvelle population qui est arrivée ici a été bien acceptée par les anciens du quartier, et elle s’est intégrée à eux. Ces artisans que nous avons amenés, ce n’est pas une profession, c’est d’abord un état d’esprit. Nous avons découvert que l’important, ce n’était pas de sauver les pierres, mais de vivre dans ces pierres. Les pierres, on les a sauvées. Mais on a fait bien plus que cela sans le savoir. L’homme qui met son empreinte sur sa cité la met aussi sur ceux qui l’habitent. On début, on croyait qu’on changeait des façades, et ce n’était déjà pas si mal. Mais en changeant les façades, on a finalement changé les hommes. Et ça, ça n’a pas de prix. Et maintenant, je vous mets juste un petit peu de laque, vous verrez, demain, vous n’aurez aucun mal à vous recoiffer. Satisfaite?

 

 

—Mots et expressions

 

’aggloméré, m.        l’agglomerato, il truciolato

l’appui[1], m.               l’appoggio, il sostegno

l’artisanat, m.          l’artigianato

attaché                      attaccato, affezionato

branlant                    traballante

la brocante              il commercio di anticaglie

le caniveau              il canale di scolo

le chantage             il ricatto

le conservatoire     il conservatorio

le démarcheur        il piazzista

digne                         degno

l’empreinte, f.          l’orma

l’expropriation, f.    l’espropriazione

favoriser                   favorire

le formica                 la fòrmica

l’habitant                  l’abitante

l’îlot, m.                     l’isolato

impensable              impensabile, inconcepibile

l’implantation, f.      l’impianto, l’installazione

l’indifférence, f.       l’indifferenza

insalubre                  insalubre

instaurer                   instaurare

s’intégrer                  integrarsi

l’isorel, m.                il pannello isolante

lépreux                     lebbroso

la menace                la minaccia, il pericolo

la municipalité        l’amministrazione  comunale

odieux                       odioso

le plastique              la plastica

le patrimoine           il patrimonio

le philosophe          il filosofo

le pionnier               il pioniere

le potier                    l’orciolaio

puissant                   potente

renoncer                  rinunciare

rénover                     rinnovare

la restauration        il restauro

le ruisseau[2]             il ruscello

sacrifier                    sacrificare

satisfait                     soddisfatto

le sauvetage[3]          il salvataggio

souple[4]                     flessibile

le spéculateur[5]       lo speculatore

le tisserand             il tessitore

le vannier                 il panieraio

faire du chantage  ricattare

troc[6] pour troc        scambio equo

l’air bête et la vue basse l’aria scema e lo sguardo fisso

j’ai peine à croire que… faccio fatica a credere che…

bouffer (vulg.) de la vache enragée condurre una vita di stenti

 

Notes

Accrocher (appendere); décrocher (staccare); un crochet (un gancio).

 

[1] Le soutien è sinonimo di l’appui. Il a fait une proposition intelligente mais personne ne l’a soutenu (ha fatto una proposta intelligente ma nessuno l’ha sostenuto); il bénéficie d’appuis politiques puissants (trae beneficio da potenti appoggi politici); trouver un point d’appui (trovare un punto d’appoggio); ne vous appuyez pas là-dessus, ce n’est pas solide (non si appoggi là sopra, non è solido).

[2] Parlando di quartieri e strade antiche si usa ruisseau per indicare il canale di scolo in cui venivano convogliate tutte le acque; il termine moderno è le caniveau. La gouttière indica la grondaia.

[3] Un canot de sauvetage (un canotto di salvataggio); un sauveteur (chi compie un salvataggio); le Sauveur (il Redentore).

[4] Souple: la souplesse (la flessibilità); il contrario è la raideur (la rigidità); raide (rigido).

[5] Le spéculateur: la spéculation (la speculazione).

[6] Le troc (il baratto); troquer quelque chose contre quelque chose (barattare una cosa con un’altra).