Mon Cours n’aura servi à rien…
Mon Cours n’aura servi à rien…
Andiamo ad ascoltare l’audio ouverture
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Serais-je en retard? t’aurais-je fait attendre? excuse-moi, mais roger n’a pas pu me conduire en voiture et j’ai dû prendre le métro. (Sono in ritardo? Forse ti ho fatto aspettare? Scusami, ma Roger non m’ha potuto accompagnare in macchina e ho dovuto prendere la metropolitana)
Je préfères que to sois en retard que de to voir déranger roger tout le temps. tout de même, to exagères, on a raté le début de notre film… (Preferisco che tu sia in ritardo piuttosto che vederti disturbare sempre Roger. Però esageri, abbiamo perso l’inizio del film…)
Se lamenter ne sert à rien. nous irons à la prochaine séance. (Lamentarsi non serve a niente. Andremo al prossimo spettacolo)
Notes
Nel dialogo troviamo degli infiniti che hanno funzione di soggetto:
Se lamenter ne sert à rien. (Lamentarsi non serve a nulla.)
Enseigner m’a toujours tenté. (Insegnare mi ha sempre tentato.)
Ma l’infinito può essere anche attributo (partir, c’est mourir un peu, partire è un po’ morire), complemento oggetto (j’aime flâner sur les quais, amo andare a zonzo per i lungofiumi), complemento indiretto (il m’obblige à recommencer, mi obbliga a ricominciare), complemento di maniera (il est entré sans frapper, è entrato senza bussare) o complemento di specificazione (le plaisir de les revoir, il piacere di rivederli). Può, dunque, comportarsi come un vero e proprio sostantivo.
Il soggetto di un verbo può essere costituito da una proposizione subordinata:
Que tu aies peur me surprend. (Che tu abbia paura mi sorprende.)
Que tu veuilles aller vivre à l’étranger se comprend fort bien. (Che tu voglia andare a vivere all’estero si capisce benissimo.)
Il più delle volte le proposizioni subordinate si trovano dopo una costruzione impersonale come: il est… surprenant (è sorprendente); étonnant (è strano); important (importante); certain (certo); douteux (poco probabile); probable (probabile); notoire… que (notorio che); il semble que (sembra che); il apparaît que (risulta che). In questo caso la proposizione subordinata è il vero soggetto. Il pronome neutro il è soltanto il soggetto apparente.
Quando il verbo è a un tempo composto del passivo e dipende da verbi modali come pouvoir, devoir ecc., si possono trovare quattro forme verbali che si seguono:
J’aurais dû être contestée il y a longtemps. (Avrei dovuto essere contestata già da parecchio tempo.)
Cette porte aurait pu être réparée plus tôt. (Questa porta avrebbe potuto essere riparata prima.)
Notate la costruzione:
Il ne se passe pas de jour que je ne fasse un cauchemar. (Non passa un giorno senza che io non abbia un incubo.)
L’inversione verbo-soggetto è rara alla prima persona, perciò a volte sembra un po’ ricercata, ma non è impossibile:
Etais-je vraiment en Bourgogne? (Ero veramente in Borgogna?)
Le saurai-je jamais? (Lo saprò mai?)
Ne me suis-je pas trompée? (Non avrò sbagliato?)
È possibile specialmente con verbi ausiliari o modali dove il condizionale, come nell’esempio qui sopra, serve a esprimere un’affermazione sfumata, attenuata. Sapete ormai costruire delle frasi come:
Je préfère les champignons à la grecque aux carottes râpées. (Preferisco i funghi alla greca alle carote grattugiate.)
Je préfère que tu y allies par le train plutôt qu’en auto-stop. (Preferisco che tu ci vada in treno piuttosto che facendo l’auto-stop.)
Che succede quando c’è la possibilità di scegliere tra due comportamenti espressi da verbi? Una prima soluzione è:
Je préfère que Jacques y aille, plutôt qu’ Annie ne se dérange. (Preferisco che Jacques ci vada piuttosto che Annie si disturbi.)
I francesi hanno a volte difficoltà a costruire correttamente questo tipo di frasi. Forse anche voi preferirete questa seconda soluzione:
Je préfère que Jacques y aille, plutôt que de voir Annie se déranger.
Andiamo ad ascoltare l’audio dialogue
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Dialogue
Mon Cours n’aura servi à rien…
Annie et Jacques ont passé une longue journée d’excursion à travers les Flandres et ils ont visité notamment la ville de Bruges, en Belgique
(Annie e Jacques hanno fatto una lunga gita attraverso le Fiandre e hanno visitato in modo particolare la città di Bruges, in Belgio)
Annie: Tu te rends compte que nous sommes fin juillet… Je suis en train de griller mes dernières cartouches…
Jacques: J’y pense aussi. Enfin, se lamenter ne sert à rien. Moi je dois partir faire mon service militaire, et toi…
Annie: A mesure que la date fatidique approche, je panique un peu plus…
Jacques: Que tu paniques me surprend un peu. Toi qui aimes tant l’Angleterre!
Annie: Etre séparée de toi n’a rien de drôle… et si je panique, c’est de penser tout d’un coup que je vais me retrouver de l’autre côté de la barrière: prof!
Jacques: Que tu veuilles aller vivre un an à l’étranger est compréhensible… mais que tu veuille être prof me dépasse… Prof, pourquoi prof?
Annie: Enseigner m’a toujours tenté, plus que toute autre profession.
Jacques: «Elève Untel, allez au tableau… Où est l’éponge? Prenez la craie… Ouvrez vos cahiers, fermez les livres, Dupont, une punition, Durand, trois heures de colle! La montre suisse de ma tante belge est dans la voiture italienne de mon oncle espagnol!». Non, si vraiment tu aimes parler une langue étrangère, je préfèrerais que tu cherches un emploi dans l’industrie, plutôt que de te voir passer la vie devant des potaches à rabâcher les mêmes choses débiles…
Annie: Tu ne comprends pas. C’est une vocation. Je crois avoir la vocation.
Jacques: Alors de quoi as-tu peur? Que tu puisses être contestée par tes élèves?
Annie: J’aurais dû être contestée il y a belle lurette si cela avait dû se produire un jour. J’ai déjà eu des élèves de tous les âges. Non, c’est la perspective de devoir faire des cours, la nécessité de me renouveler, le devoir d’être chaque jour intéressante… Tu vas rire, mais il ne se passe pas de nuit que je ne fasse un cauchemar en ce moment… Je suis devant mes élèves, et je n’ai plus d’idées… Je dois inventer des dialogues, des idées de discussion, de saynètes, et plus rien ne vient… Je tourne en rond avec des phrases creuses… Dominique est dans le couloir… Claude est au tableau… La plume de ma tante… Je me réveille affolée…
Jacques: Allez, tu leur parleras de la France… Ton enfance à Bordeaux… Mais rien que l’expérience de ces vacances te remplira des heures de cours… la Bourgogne!
Annie: Etais-je en Bourgogne, ou en Champagne? Le saurai-je jamais?
Jacques: Eh bien voilà, tu pourras organiser un grand débat! Tu projetteras des diapos, la Sogélec t’aura fait connaître la vie à la campagne, la vie dans une ville industrielle du Nord…
Annie: Ai-je vraiment le droit de parler du Nord? J’y ai fait un si bref séjour…
Jacques: Mais ne sois pas scrupuleuse à ce point! Qui aurait pu profiter aussi bien de ce bref séjour? Et avec tout ce que tu as lu sur l’histoire et la géographie de la région, tant du point de vue physique, qu’économique ou politique, tu peux passer pour une vraie Lilloise aux yeux de tes Anglais…
Annie: Cela ne m’a pratiquement servi à rien. J’ai bavardé de choses et d’autres avec Jean Taylor… mais jamais fait la preuve que j’étais une bonne Lilloise!
Jacques: Mais tu as vécu la ville de l’intérieur! Et aujourd’hui nous avons vécu la grande plaine de Flandre! Boulogne, Calais… Les dunes d’Ambleteuse… Allez, élève Calvayrac, parlez-moi de la plaine de Flandre, je vous écoute…
Annie: Sous un ciel mélancolique s’étirent de vastes paysages mouillés…
Jacques: Zéro. Il n’est pas tombé une goutte d’eau depuis des jours et des jours…
Annie: Laiteuse était la mer, le sable blond, les herbes rousses, et les longues grèves creusées de sillons par le vent…
Jacques: Chut. Ne vas pas raconter qu’il y fait du vent! Dis plutôt que le ciel était d’un bleu de Provence…
Annie: Zéro, élève Fournier. Le ciel du Nord a sa beauté, mais si différente justement d’un ciel méditerranéen! Sous sa lumière, les paysages miniers ont quelque chose d’irréel. C’est un ciel d’opale, on croit voir dans le gris lumineux un peu de vert, un peu d’or et de pourpre… C’est une merveilleuse toile de fond pour ces splendides beffrois… Douai, Bailleul… Un ciel immense sur un plat pays où soudain se dresse un moulin à vent… Il y a une unité de la Flandre qui ignore la frontière…
Jacques: Mais voilà un merveilleux sujet d’exposé… Notre inoubliable après-midi à Bruges. Allez, tu leur parleras de l’ancienne cité, puissante, orgueilleuse…
Annie: Non, pas orgueilleuse, mais fière de sa puissance.
Jacques: Le Minnewater où chaque jour 150 vaisseaux accostaient venus de la Mer du Nord et de la Baltique…
Annie: Bruges au 15ème siècle, avec ses peintres, Van Eyck, Petrus Christus, Memlinc!
Jacques: Bruges la Morte si vivante encore de son passé avec ses canaux, ses musées, ses Halles, son beffroi, le béguinage…
Annie: Les pignons de brique, les fiacres sur les pavés, les dentelières…
Jacques: Tu parleras de ton voyage à Bruges à tes élèves, et voilà, tu leur dis: «Bon, on est allés ensemble à l’étranger… Alors, maintenant, on va imaginer une situation. Vous êtes à ma place… Vous êtes à Lille, et vous allez à Bruges…».
Annie: Et voilà, tu m’as donné un nouveau sujet de cauchemar!
Jacques: Cherchez donc à aider votre prochain!
Annie: Enfin, Jacques… Imagine la leçon classique et indispensable du cours de langue. Leçon N° 1: Au Bureau de Change. Il n’y a pas de Leçon N° 1! A Bruges, dans tous les cafés et magasins ou musées, on accepte l’argent français!
Jacques: Aïe! Mais avec ton imagination fertile, tu trouveras une autre idée!
Annie: Oui, par exemple, Leçon N° 2: A la douane. «Avez-vous quelque chose à déclarer? Voulez-vous ouvrir le coffre de la voiture?» Hélas, pas de coffre à ouvrir, rien à déclarer. Avec le Marché Commun, samedi et dimanche, on passe de Menin à Halluin, de Belgique en France, sans même remarquer le poste frontière. Pas le moindre petit douanier pour nous fouiller, demander un passeport, un visa, non! Le cauchemar, quoi… Mais le pire…
Jacques: Serait-ce la Leçon N° 3?
Annie: Mais c’est tout mon cours qui est par terre! Ne serais-je pas en fait obligée de dire à mes élèves: «Vous qui m’entendez en ce moment, qui m’avez écoutée jusqu’ici pour essayer d’apprendre le français… Mon Cours n’aura servi à rien. Non, vous ne serez pas récompensés de votre effort, car si vous avez appris le français pour aller à Bruges, eh bien…
Jacques: A Bruges, on ne parle pas français…
Annie et jacques: A Bruges, on parle flamand!…
Mots et expressions
accoster accostare; approdare
la barrière la barriera
le beffroi il campanile; la torre
le bureau de change l’ufficio cambi
le cahier il quaderno
le canal il canale
la cartouche[1] la cartuccia
la colle, fam. la punizione
compréhensible comprensibile
contester contestare
la craie il gesso
le débat il dibattito
débile[2] debole; stupido
les dunes, f. le dune
l’enfance, f. l’infanzia
enseigner insegnare
l’éponge, f. il cancellino
étirer distendere
fatidique fatidico
le fiacre la carrozza
fouiller[3] rovistare
la frontière[4] la frontiera
la grève la spiaggia, il greto
griller cuocere sulla griglia; abbrustolire
inoubliable indimenticabile
irréel irreale
laiteux latteo, lattiginoso
se lamenter lamentarsi
méditerranéen mediterraneo
notamment specialmente
l’opale, f. l’opale
orgueilleux orgoglioso
paniquer, fam. farsi prendere dal panico
le passeport il passaporto
le pignon il frontone; il pignone
le potache, fam. lo studentello
le prochain il prossimo
rabâcher, fam. ridire sempre le stesse
cose
récompenser ricompensare
la saynète la farsa; la commediola
scrupuleux scrupoloso
séparer separare
le service militaire il servizio militare
le sillon il solco
le tableau la lavagna
la toile de fond il fondale
untel tale
le visa il visto
je grille mes dernières cartouches brucio le mie ultime cartucce
à mesure que… via via che
être de l’autre côté de la barrière essere dall’altra parte della barricata
[1] Non confondete la cartouche con le cartouche (il cartoccio, in scultura e architettura); une balle (una pallottola); un obus (una granata); une cartouchière (una cartucciera).
[2] Débile è una parola moderna usata con il senso di scemo, stupido, privo di interesse.
[3] Fouiller (scavare, perquisire, rovistare); la fouille (lo scavo, la perquisizione, l’ispezione).
[4] La douane (la dogana); le douanier (il doganiere); une ville frontalière (una città di frontiera).