L’Enfer du Nord…
L’Enfer du Nord…
Andiamo ad ascoltare l’audio ouverture
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Entre nous, on parle le patois local… (Tra di noi, parliamo il dialetto locale…)
On ne veut pas renoncer à notre identité, à notre différence… (Non vogliamo rinunciare alla nostra identità, alla nostra differenza…)
Dans cette région, on a la réputation d’être lents, mesurés, voire un peu ternes… (In questa regione si ha la reputazione di essere lenti, misurati, persino un po’ spenti…)
C’est une réputation dont nous sommes fiers… (È una reputazione di cui siamo orgogliosi…)
Notes
Gli stranieri che imparano il francese rimangono a volte sconvolti dalla frequenza dell’uso del pronome indefinito on che si può riferire a tutte le persone:
On parle polonais à la maison = nous parlons polonais à la maison. (Parliamo polacco a casa.)
A la télé on ne montre que les pavés du Nord = les journalistes ne montrent… (Alla T.V. i giornalisti fanno soltanto vedere le strade del Nord con i sampietrini…)
Dans le Nord, on engloutit des hectolitres de bière = vous engloutissez. (Nel Nord bevete ettolitri di birra.)
È importante che sappiate utilizzare correttamente il passivo in tutti i tempi e in tutti i modi:
Ils ont été supprimés. (Sono stati soppressi.)
Le région aurait été appelée autrement. (La regione si sarebbe chiamata in un altro modo.)
Il pronome relativo dont può essere complemento dell’attributo o del complemento diretto di oggetto, oltre che del soggetto della proposizione relativa:
C’est un préjugé dont nous sommes victimes. (È un preconcetto di cui siamo vittime.)
L’église dont nous apercevons le clocher. (La chiesa della quale intravediamo il campanile.)
Siete sicuri di saper pronunciare bene i numeri da 1 a 20 e di fare il legamento giusto con la parola che segue? Vi proponiamo un esercizio su questo argomento.
Faremo assieme un riepilogo delle preposizioni; iniziamo con de e à:
De indica principalmente un distacco:
Je suis allé de Paris à Lille en 2 heures. (Sono andato da Parigi a Lille in 2 ore.)
Perciò si usa per indicare l’origine, la divisione (partitivo), la causa, l’agente, la specificazione: d’origine polonaise (di origine polacca); qui d’elle ou de moi, ira à Bruxelles? (chi andrà a Bruxelles, io o lei?); elle en pleurait de joie (piangeva dalla gioia); c’est une maison entourée d’un grand parc (è una casa circondata da un gran parco); une tasse de café (una tazza di caffè).
De inoltre compare in numerose espressioni in cui non ha più il valore originale: il y a deux carreaux de cassés (ci sono due vetri rotti); la ville de Lille (la città di Lille); il m’a traité d’incapable (mi ha dato dell’incapace); quoi de neuf? (che c’è di nuovo?); c’est un employé de valeur (è un impiegato di valore); c’est dégoûtant de dire cela (è disgustoso dire ciò).
indica fondamentalmente un punto o una direzione: il va à l’aéroport (va all’aeroporto); elle est à Lille (è a Lille); adressez-vous au guichet 4 (si rivolga allo sportello 4); à cinq heures (alle cinque); avancez pas à pas (andate avanti passo a passo).
Questo significato sparisce negli usi strutturali di à: c’est difficile à expliquer (è difficile da spiegare); je demande à voir par moi-même (chiedo di vedere da me stessa).
Nella pratica si può esitare a volte tra de e à: de nouveau à nouveau (di nuovo); commencer de/commencer à (cominciare a); cela ne sert à rien/de rien (ciò non serve a nulla).
Si dice: aller à Grenoble (andare a Grenoble) ma: partir pour Grenoble (partire per Grenoble); correntemente si dice partir à, ma i puristi considerano questa espressione sbagliata. In ogni modo quando una persona è già arrivata si dice: Il est parti à Paris (è andato a Parigi).
De non compare in un certo numero di espressioni antiche: un timbre-poste (un francobollo), e in alcune moderne: côté rue (lato strada), question finances (per quanto riguarda le finanze), courant juin (nel corso del mese di giugno), le dossier «Maréchal» (la pratica Maréchal), la question chômage (il problema della disoccupazione).
Andiamo ad ascoltare l’audio dialogue
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Dialogue
L’Enfer du Nord…
C’est la première soirée d’Annie a Lille. Elle est bien installée chez Madame Vandekerkhove et elles bavardent ensemble depuis un petit moment…
(È la prima serata di Annie a Lille. È confortevolmente sistemata presso la signora Vandekerkhove; esse chiacchierano insieme da un po’…)
Madame vandekerkhove: Vous savez, il faut m’appeler par mon prénom… Je m’appelle Edwige…
Annie: Merci… Moi, c’est Annie. Votre nom est typiquement Flamand, vous pouvez difficilement le nier!… Et Edwige, ce sera plus court!…
Mme v.: Remarquez, je n’ai rien perdu sur la longueur en changeant de nom! Mon nom de jeune fille… je suis d’origine polonaise… c’est Wojciechowski!…
Annie: Oh! Et vous parlez polonais?
Mme v.: Couramment. Forcément, on parlait polonais à la maison. Mon père était mineur à Béthune.
Annie: Ah! Les mines du Pas-de-Calais… Mais je les voyais plus proches de Lille… Il faut dire qu’en une journée, bon nombre de mes préjugés sur le Nord ont été emportés, balayés, liquidés!…
Mme v.: Ce sont des préjugés dont nous resterons sans doute encore longtemps les victimes…
Annie: Monsieur Vermeersch, cela semble lui tenir à coeur, à lui aussi… Il n’a pas cessé de vanter la région… C’est un ardent défenseur du Nord!
Mme v.: Fanatique! Et il n’a pas trop dit de jurons? En général, il jure comme un charretier…
Annie: Non. Je n’ai pas fait attention. Il a dû se retenir de jurer devant une personne qu’il ne connaissait pas bien.
Mme v.: Il se rattrapera demain. En attendant, c’était quoi, le Nord, pour vous?
Annie: En premier lieu, des kilomètres de rues aux pavés glissants… Que voulez-vous, on ne vous montre que cela, à la télé, au moment du Paris-Roubaix… L’enfer du Nord!
Mme v.: Et les malheureux organisateurs de la course qui ont un mal de chien à préserver quelques tronçons de petites routes de campagne avec leurs pavés! Et puis?
Annie: C’était pour moi une région où l’on engloutit des hectolitres de bière, en assistant à des combats de coqs dans une arrière-salle d’estaminet enfumé…
Mme v.: Qui dans le Nord emploie encore le terme d’estaminet! Mais la bière, oui, on en boit, et de la fameuse! Quant aux combats de coqs, ils ont été supprimés il y a belle lurette… Mais le Nord est toujours un lieu de prédilection pour quelques sports ou pratiques bien à lui… Le tir à l’arc, les coulonneux…
Annie: Les coulonneux?
Mme v.: Ce sont les gens qui font l’élevage, et le dressage des pigeons voyageurs… C’est vrai, c’est une région industrielle, le niveau de vie moyen des habitants est sans doute encore inférieur à la moyenne nationale…
Sa manière de se réjouir est bruyante… Mais la plupart des Français en ont une image qui vient encore tout droit du Germinal de Zola! Un roman publié en 1885, il y a un siècle! Quand je pense… j’ai un de mes frères qui tient un petit magasin de tabac dans le centre-ville… Il était dans un terrain de camping du côté de Collioure l’an dernier, et il avait pour voisins des fonctionnaires de la région de Gien ou Montargis… Ils ne voulaient pas en démordre de ces images plus fausses les unes que les autres sur le Nord… Mon frère était tellement excédé par leurs âneries que… vous savez ce qu’il leur a raconté? Il leur a dit que sa maison à Lille était bâtie au pied d’un terril, et que tous les matins, il allait avec sa petite pelle pour remplir son seau de charbon, pour faire son feu, été comme hiver, car bien sûr, on croit que dans le Nord il fait froid tout au long de l’année! Et il se demande encore aujourd’hui s’ils ne l’ont pas cru plus qu’à moitié!
Annie: Cela n’a pas dû contribuer à améliorer beaucoup votre image de marque!
Mme v.: Tant pis!… Mais enfin, il n’y a pas plus de brouillard ici qu’à Dijon, et il y fait moins froid, il n’y pleut pas davantage qu’à Brest… Tenez, une autre anecdote… Mon mari a des cousins éloignés qui habitent Paris… On les a invités une année, cela devait être courant mars… Ils sont arrivés en pull à col roulé, chaussettes de laine, anoraks, bottillons… pour découvrir évidemment qu’il faisait le même temps printanier ici qu’à Paris. Bien sûr, lorsque le vent du nord se met de la partie et nous chasse une bonne petite pluie persistante… Mais ça forme le caractère!
Annie: Moi, j’ai trouvé que Lille ressemblait beaucoup à l’Angleterre… Une certaine architecture, où la brique prédomine… les enfilades de maisons dans les quartiers de banlieue… avec leur jardinet derrière… un urbanisme qui s’étale en surface, jamais à la verticale… Et les espaces verts! C’est une ville qui respire!
Mme v.: Alors c’en est fini des préjugés?
Annie: Au fond, ce qui vous nuit, c’est de vous appeler «Le Nord». On vous associe avec toutes les intempéries possibles et imaginables.
Mme v.: Mais enfin, on est bel et bien le nord du pays, non?
Annie: Monsieur Vermeersch m’a dit qu’il y avait eu un projet… on aurait parlé de débaptiser la région… qui aurait été appelée «Les Hauts de France». C’est magnifique, ça sonne, ça fait noble, chaud, distingué…
Mme v.: Mais jamais les gens du Nord ne voudront devoir leur chaleur et leur distinction à un mot! Ils ne voudront jamais qu’on touche à leur identité en la maquillant. Le Nord, c’est une réalité dont ils sont fiers, et un nom dont ils ne veulent pas changer. Tenez, nous passons nos vacances du côté des Baux-de-Provence… Bon, c’est joli, c’est tout ce qu’on veut. Mais quand je remonte par l’autoroute, et qu’après Arras j’aperçois les terrils, j’ai le coeur qui bat. Les terrils, c’est mon Ventoux, c’est mon Esterel, c’est mes Alpilles… Alors les «Hauts de France»? Non, le Nord! Et si le reste des Français veut savoir la vérité sur notre région, au lieu d’avaler des bobards de quatre sous, qu’ils prennent la peine de venir juger par eux-mêmes. Le Nord refuse le fard des appellations ronflantes. Mais attention à tous ceux qui pousseraient la curiosité jusqu’a venir ici… Attention à vous, Annie… Vous avez bien votre billet de retour, hein? Parce que… comme on dit ici… le Nord n’attire pas, mais il retient!
Mots et expressions
améliorer migliorare
l’ânerie, f. l’asineria
ardent appassionato
l’arrière-maison, m. il retro
associer associare
avaler ingoiare
le bobard, fam. la frottola
le bottillon lo stivaletto; la polacchina
la brique il mattone
le charretier il carrettiere
la chaussette il calzino
le combat il combattimento
contribuer contribuire
couramment correntemente
le défenseur il difensore
le dressage l’addestramento
l’élevage, m. l’allevamento
l’enfilade, f. una sfilza
engloutir, 2° gr. inghiottire
l’estaminet, reg. arc. il piccolo bar,
s’étaler stendersi
excédé esasperato
fameux noto, famoso
fanatique[1] fanatico
le fard il trucco, il belletto
flamand fiammingo
le fonctionnaire l’impiegato statale
glissant sdrucciolevole,
l’identité, f. l’identità
les intempéries le intemperie
le jardinet il giardinetto
le juron[2] la bestemmia
liquider[3] sbarazzarsi
maquiller truccare
la mine la miniera
le mineur il minatore
l’organisateur l’organizzatore
le pavé[4] il lastricato
persistant persistente
la prédilection la predilezione
prédominer predominare
le préjugé il pregiudizio
le prénom[5] il nome di battesimo
préserver preservare
printanier primaverile
proche vicino, prossimo
se rattraper rifarsi
se retenir trattenersi da
ronflant[6], fam. enfatico, roboante
le terril[7] il terreno di scarico
le tir à l’arc il tiro con l’arco
typiquement tipicamente
l’urbanisme, m. l’urbanistica
vanter vantare
cela lui tient à cœur ciò gli sta a cuore
il jure comme un charretier bestemmia come un turco
il se rattrapera demain si rifarà domani
ils ont un mal de chien fanno una fatica da cani
il y a belle lurette molto tempo fa
le niveau de vie il tenore di vita
ils ne veulent pas en démordre non vogliono rinunciare
des cousins éloignés dei lontani cugini
quand le vent du nord se met de la partie quando ci si mette il vento del Nord
des bobards de quatre sous delle frottole da due soldi
Notes
– Courant mars, dans le courant du mois de mars (in marzo, nel corso del mese di marzo).
– Le col roulé (il collo alto); un pull à ras de cou (un golf giro-collo); un col en V (un collo a V); l’échancrure du col (la scollatura); une robe échancrée (un vestito scollato).
– La langue nationale officielle (la lingua nazionale ufficiale); le dialecte regional (il dialetto regionale); le patois local (il dialetto locale).
[1] Fanatique: le fanatisme (il fanatismo).
[2] Un juron (una bestemmia); un gros mot (una parolaccia); fumer comme un sapeur (fumare come un turco); crier comme un putois (urlare come un ossesso); boire comme un trou (bere come una spugna); manger comme un ogre (mangiare come un lupo); mentir comme un arracheur de dents (mentire spudoratamente); pleurer comme un veau (piangere come un vitello); courir comme un lièvre (correre come una lepre); dormir comme un loir (dormire come un ghiro).
[3] Non confondete liquider con liquéfier (liquefare); vanter (vantare) con venter (tirare vento); nier (negare) con renier (rinnegare).
[4] Pavé è anche il sanpietrino, la selce per lastricare; la dalle (la lastra); le caillou (il ciottolo).
[5] Le prénom (il nome di battesimo); le nom de famille (il cognome); le surnom (il soprannome); le sobriquet (il nomignolo); le pseudonyme (lo pseudonimo).
[6] Ronfler (russare), da cui ronflant (che fa molto rumore per niente).
[7] Terril si adopera soprattutto riferendosi alle miniere di carbone, mentre per le miniere di ferro e altri metalli si usa crassier. Le mineral (il minerale); un filon (un filone); une galerie (una galleria); un puits de mine (un pozzo di estrazione); exploiter une mine ou une carriere (sfruttare una miniera o una cava); le chevalement (il castelletto d’estrazione); l’exploitation en surface (lo sfruttamento in superficie); une mine à ciel ouvert (una miniera a cielo aperto); une mineur de fond (un minatore di profondità).